Histoire de l’école Chabrillan St Jean-Baptiste

 

Des origines ancrées dans l’histoire


C’est parmi les plus illustres familles féodales du Dauphine que l’on trouve l’origine des GUIGUES DE MORETON.

En 889 le premier Comte GUIGUES fut convoqué pour défendre les intérêts du roi de Bourgogne. Dans toute sa descendance, on retrouvera des chevaliers : auprès de Guillaume le conquérant, pendant les Croisades, auprès de Du Guesclin et pendant la guerre de cent ans.

Si durant cette période leur fief se situe à Pierrelatte, c’est en 1450 qu’ils s’installent dans les châteaux, forteresses et seigneuries de Chabrillan, à l’ouest de Crest.

En 1536, François et Christophe DE MORETON DE CHABRILLAN seront les premiers reçus Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem appelés depuis Chevaliers de l’Ordre de Malte.

Les MORETON DE CHABRILLAN s’illustreront dans cet ordre souverain, militaire et religieux, en occupant les plus hautes fonctions.

En 1592, la famille est reçue à la cour d’Henri IV puis ses chevaliers porteront les armes au service de Louis XIV sous les ordres de Mazarin.

C’est en 1674 que Joseph DE MORETON obtient pour ses terres de Chabrillan, le titre de Marquis. Lors de la campagne de Flandre, il s’illustrera auprès du Maréchal De Saxe et sera cité par Voltaire dans le poème de Fontenoy :

«  Guerriers que Chabrillan avec Brancas rallié, que d’Anglais immolés vont payer votre vie ! »

C’est en 1761 que Louis DE MORETON DE CHABRILLAN Chevalier de l’Ordre de Malte, alors commandant pour le roi Louis XV dans la citadelle de Montélimar, fit édifier l’Hôtel de Chabrillan.

Sous la révolution, l’hôtel fut vendu comme bien d’émigré à Maître Joseph-Antoine Boisset, député de convention. En 1802, craignant l’annulation de l’acte d’achat précipité, l’avocat céda ses droits à Monsieur de Chabrillan pour le prix 6 000 francs.

De 1809 à 1813, le Comte MORETON DE CHABRILLAN est au service de Napoléon pendant la campagne de Russie. Il est décoré des mains de l’empereur et reçoit la légion d’honneur.

Cette famille se dévoua aussi à l’Eglise. On compte dans ses rangs au moins 26religieux ou religieuses, de 1525 à 1800.

 

LES ORIGINES DE SAINTE CROIX


En 1404 au nord de Montélimar, dans l’enceinte de la ville, près de la porte Saint-Martin, fut fondé, par Juvénon Chaix et son épouse Pétronille, l’hôpital Saint-Antoine.

En 1642 la ville accueillit les Capucins, sous condition qu’il n’y ait jamais plus de 4 pères et qu’ils n’auraient aucun droit de conventualité, de plantation de croix et quête et qu’ils donneraient caution pour leur nourriture et leur entretien. Les Capucins s’établirent donc près de la porte St Martin dans l’hospice.

En 1662 ils obtinrent rapidement la bienveillance municipale. On leur permit d’acquérir d’autres maisons. Ils usèrent largement de l’autorisation et firent construire un vaste couvent et une église.

En 1760 ils établirent une fabrique de draps, occupant seize ouvriers, six mois par an. Mais ne pouvant obtenir de l’assemblée départementale l’autorisation de composer une communauté et leurs revenus étant insuffisants, le couvent fut divisé en trois lots et vendu nationalement (sa surface étaient d’environ 50 ares).

En 1806, les religieuses de la Visitation, établies à Montélimar depuis 1643 se réformèrent et achetèrent le couvent qu’avaient occupé les Capucins. Il était plus vaste et plus commode que le leur (vendu aux religieuses de Ste Marthe).

En 1807 la communauté était composée de 9 religieuses.

En 1890 le couvent abrite 78 personnes, religieuses et pensionnaires de l’école primaire. Ses statuts précisent :

Art. 1 : les sœurs de la Visitation se proposent à l’éducation des demoiselles. Leur maison est asile hospitalier pour les dames veuves ou les demoiselles qui veulent vivre loin du monde dans l’exercice des vertus chrétiennes.

Art. 2 : la maison est gouvernée par une supérieure : Sœur marie de Sales Roman et 4 conseillères.

En 1905 : à la séparation de l’Église et de l’État, c’est grâce à une des leurs, parent d’Émile LOUBET, Président de la République, que les religieuses sont restées alors que de nombreuses congrégations étaient chassées de la ville.

En 1953 les Visitandines, peu nombreuses et âgées, quittent définitivement Montélimar pour Pont-Saint-Esprit.

 

NAISSANCE D’UNE ECOLE


En 1905, lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, sur l’initiative de la famille Borionne, un établissement privé est créé.

Les descendants de Joseph DE MORETON (Marquis de Chabrillan) mettent à disposition leur hôtel particulier, pour la création d’un internat de jeunes filles à condition d’entretenir les locaux et d’en respecter l’architecture.

Ainsi commença l’Institution Chabrillan, soutenue par un comité de parents résolu et efficace. Ce fut d’abord un pensionnat de jeunes filles dirigé à partir de 1919 par la congrégation des Oblates du Cœur de Jésus.

Le pensionnat allait se développer particulièrement sous l’impulsion de mademoiselle Bouvarel, directrice de 1939 à 1967. C’est en 1940 que la comtesse de Chabrillan officialise la donation de l’hôtel qui devint propriété de l’association scolaire.

Ayant moins de 100 élèves jusqu’aux années 1950, le pensionnat en compta plus de 500 en 1967.

L’école Sainte-Croix, elle, a été fondée en 1923 par l’abbé Charente qui fut directeur jusqu’en 1938. Elle était située près de la collégiale d’où son nom et avait une mission cléricale. Déplacée ensuite à Villepré, route de Rochemaure, elle comptait deux prêtes et un séminariste qui encadraient une vingtaine de pensionnaires.

C’est en 1953, au départ des Visitandines que les garçons de l’école Sainte-Croix et ceux de l’école Jeanne d’Arc occupèrent les locaux des sœurs et formèrent l’institution Sainte-Croix.

Dirigée par le Père Santoni jusqu’en 1969 (d’origine Corse), musicien averti et maître de Chapelle remarquable, l’école n’était plus uniquement cléricale. Elle regroupait les classes de 7ème, 6ème, 5ème et 4ème.

 

MIXITE ET FUSION


Chabrillan était auparavant située rue Pierre Jullien, près de la Porte St Martin.

Le premier contrat simple fut passé avec l’état en 1959 et transformé en contrat d’association pour le secondaire en 1967.

Si en 1964 quelques garçons intègrent les classes de fin de cycle c’est seulement en septembre 1968 que s’accomplit la mixité.

En 1969 un comité de parents forme l’Association d’Education Populaire (A.E.P) inter collège qui assume la gestion.

1970 marquera la fin de l’internat.

En 1980, l’administration impose à l’établissement sa nouvelle dénomination : « Lycée, Collège, Ecole Privés ». Signe des temps modernes, l’informatique fait son entrée dans l’école.

En 1982 le comité de gestion A.E.P modifie ses statuts, établissant des liens plus étroits avec la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique et prend désormais le nom d’O.G.E.C.

Mademoiselle PELLETIER prendra alors la direction des deux maisons (Sainte Croix et Chabrillan) jusqu’en 1987.

Dans le même temps, les écoles Sainte Agnès et Sainte Marthe fusionnent avec Sainte croix.

Les élèves de terminale étaient préparés au baccalauréat littéraires et scientifiques avec comme langues : anglais, italien, espagnol.

En 1987 M GRILLET remplace Mademoiselle PELLETIER à la direction de Chabrillan.

A la rentrée de 1990 l’établissement accueillait 820 élèves.

Dans les années 90, les locaux se révèlent trop petits, peu fonctionnels et mal adaptés à l’enseignement. Des travaux de mise en conformité sont nécessaires. L’OGEC réfléchit à une délocalisation des bâtiments.

En septembre 1997, sous la direction de Mme REVERET et de Mme HERTZ (directrice de l’école primaire), et après un peu plus d’un an de travaux, les élèves font leur rentrée à la cité scolaire Chabrillan, route de Dieulefit dans un quartier en pleine expansion. Une école, un collège et un lycée sont présents sur ce site.

M DEBARD devient en 2007 chef d’établissement de l’ensemble scolaire et poursuit avec Mme Solano, Directrice de l’école primaire, le développement de l’établissement avec notamment la création d’un self pour les élèves de maternelle et d’élémentaire.

Une nouvelle page de l’établissement s’écrit avec l’arrivée respectivement en 2016 de M. PERRILLAT-COLLOMB à la direction de l’école et en 2017 de M. MARINONI comme chef d’établissement coordonnateur du collège et du lycée.